Nous dansons comme un bouchon sur un océan de vagues folles qui à chaque instant nous dépassent.
Julien Gracq
Acrilique sur toile 2x 3 m (installation Lilart 2017).
Elle est attirée par des petites choses, des détails que d’autres ne remarquent pas : les rides de sourires que font parfois les arbres, comme ce regard clair un jour qui entra dans le sien en posant la main sur la sienne, en silence, pour qu’elle se calme alors qu’un orage allait éclater. Les couleurs ingénues de l’automne finissant lui rappelle ce geste conciliant. Elle s’amuse d’un chant qui s’envole sur son passage, le geais goguenard. Un chemin indécis entre deux bouquets de fougères ; elle est heureuse de cette rencontre au coeur de sa solitude : elle respire. Pour un peu elle taperait la conversation avec ses nouvelles amies végétales, comme une chercheuse d’or garde son secret, toute en retenue. Rien ne bougera jusqu’au jour où l’été va exploser, inonder de froissements le vent des cîmes. Alors, elle redescendra dans la vallée pour retrouver quelqu’un … Peut-être ?