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Des silhouettes
dans l'atelier

À propos de l'auteur.

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le blog note de Laurent Nicolas  site le voleur de silhouettes

Quelques toiles de Laurent Nicolas soulignées d'un court récit. 
Ces paragraphes constituent le journal de bord d'un voleur de silhouette. 

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nuits off laurent nicolas
le voleur de silhouettes laurent nicolas

Retrouvez ici les ouvrages de Laurent Nicolas publiés sous forme de Nouvelles et de courts récits. 
Lisez de larges extraits en téléchargement gratuit.  

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Des silhouettes dans l'art

Créateurs et artistes ont abordés les silhouettes dans leurs oeuvres : visite sous influences de cet univers.

BLOG
  • le voleur de silhouettes
  • 28 janv. 2024
  • 2 min de lecture

" Ne marche pas devant moi, je ne suivrai peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderai peut-être pas. Marche juste à côté de moi et sois mon ami." Albert Camus


thierry Delaveau

Une Silhouette s'efface en silence.  

 

Il y a des moments que l’on doit partager et qui ne reviendront jamais, des impressions en résurgences : c'était rue des Vignoles. On est tous les quatre à boire quelques verres de vin rouge d’Afrique du Nord. Un de ceux qui colle à la gorge, mais qui délie les langues.

La mémoire est un exercice qui ne s’apprend pas à l’école, on cherche, on gratte pour retrouver ce qu’il convient de ramasser. Nous voilà attablés au soleil, une bande de vilains canards avares de compliments, défendant bec et ongles leurs choix musicaux comme des lycéens érudits dans un monastère. Au jazz de Gérard, à la musique expérimentale de Jacques, au rock engagé de Thierry, ma Pop musique fait grise mine. Je suis celui qui se cache la nuit pour passer des chansons qui parlent, d’amour et de désespoir. Les grands frères, comme je les appelle, me regardent comme le dernier de la portée, sourires. On est jamais d’accord, mais on ne se quitte pas, on prend des nouvelles, on se rend service, on s’oublie. On s’écoute : Les amitiés radiophoniques se font avec les oreilles.

Nous avions un projet secret, celui d’acheter un bateau, un gros, un chalutier avec une énorme antenne et émettre de la haute mer. Mais nous ne pouvions nous résoudre à accepter de nommer un capitaine.  Nous sommes restés à terre. Trop ivres pour chanter des chansons de marins. Nous nous sommes satisfait de notre petite radio libre, c'était notre barque sur la grande mare des canards et elle portait bien son nom, comme dit la chanson.

Pourtant, quelque part, ma mémoire me dit que jamais Thierry n’aurait été plus heureux qu’au grand large, jetant les amarres et balançant du son sur toutes les terres que nous croiserions. Je trouve qu'il avait la barbe qui convient à l'emploi...

Notre dernière conversation téléphonique évoquait un repas en forêt dès son rétablissement, un dimanche à la campagne, j’aurais dû lui proposer une sortie en mer, ce ne sera définitivement que mon seul regret.  Tout le reste n’est qu’un mauvais film…


Thierry Delaveau
photo Thierry Delaveau

Thierry Delavau était producteur de musique (visa) , animateur de l'émission Traffic durant plus de 35 ans avec Agnès Rougier, Photographe et Artiste formé aux Beaux art de Paris - objecteur de conscience insoumis... Il est partit calmement Jeudi.






  • le voleur de silhouettes
  • 3 juil. 2023
  • 2 min de lecture


Il y a des amis que l’on perd de vu sans jamais les oublier de coeur. Jacques et Françoise font partit de ces personages qui méritent quelques chapitres dans nos vies, d’un roman, d’un film d’aventure …

Jacques aux vies multiples fut de toutes les fêtes et expos, photographe atitrés, au regard vif et toujours accéré. Françoise aux combats arrétés et aux yeux pétillants de malice, ponctuant d’un accent du sud controlé quelques critiques acerbes sur l’époque. Passer un aprés midi d’été et de retrouvailles en leur nouvel havre de paix est un voyage. Partager le vin des copains au coeur d’un jardin où s’entrecroisent les hirondelles et des idées est un bonheur authentique… Deux chevaux en retraite nous regardent sans s’inquiéter de nos rires. Jacques plisse les yeux, car pour faire une photo : il faut chercher son histoire et Jacques a toujours su les raconter.. Nous partageons souvent les même colères, généralement tues, de ce que nous préférons une terre hospitalière là oui n’y a que prés-carrés et barbelés. Nous partageons l’exigeance du cadrage et de la perpective. Je ne retournerai peut-être jamais en Alberta, ni au lac de Come, j’oublie la fraicheure du bassin des aigrettes et le Belvédère du Maïdo. J’effacerai la mémore du Bayou Tech, de Lafayette et Galveston, mais je garde comme urgent et précieux l’image de nos amis, heureux de partager un poulet de ferme roti un aprés midi d’été en terres de Picardie. Un seul regrés pourtant, nous n' avons pas eu la chance de faire la conaissance de T rex le chat de la maison, resté caché. Il est visiblement le seul être vivant de cette planête à mener par le bout du nez nos amis irréductibles.

  • Laurent Nicolas
  • 11 août 2021
  • 3 min de lecture




Alors qu’il vivait à Paris dans le début du nouveau siècle, notre narrateur allait parfois déjeuner Boulevard de Ménilmontant avec ceux que l’on appelait la bande du Zagros. Quelle bonne humeur que de croiser ici quelques passionnés d’histoire, de géopolitique, d’éditions anciennes d'auteurs confidentiels. Les conversations allaient bon train et il flottait dans l’air une étrange douceur digne d’un vent épris de sable. Les mots étaient comme des balles qu’une bande de chats facétieux se seraient jetées les uns aux autres.Marc en fut l’un des convives réguliers, haut en couleur : éditeurs, passionné de littérature, ses combats semblaient moins l’amuser que la raison pour laquelle ils étonnaient son auditoire.

Tout à coup la frontière du Guatemala. Marc racontait les femmes et les hommes autant que ces régions montagneuses et la forêt tropicale dense parsemées de sites archéologiques mayas et de légendes. Le restaurant semblait un navire au port. il y avait à bord quelques gentils garçons qui avaient fait quelques années de ratières pour de la fausse monnaie, mais aussi de vieux brisecards, de ceux qui quittent l’école à 16 ans, imprimeurs aux falanges raccourcies par les machoires des machines, ils auraient du être profs de fac tant leurs conversations sur Socrates ou sur la mélodie d’une presse Heidelberg sentaient bon l’encre dont on fait les idées. Heureusement le médecin de quart sonnait la cloche pour l’heure d’une seconde tournée qui ramenait tout le monde à terre.

Au fil des semaines et des conversations Marc, nourrit en secret avec notre narrateur le rêve fou d’aller prendre leur retraite à Tonnerre. Jolie bourgade de Bourgogne située dans le département de l'Yonne. Outre son nom trépidant, Marc racontait que la commune eu la sagesse d’offrir pour l’euro symbolique quelques bâtisses afin de repeupler son centre-ville en décroissance. Quel joli mot aux oreilles de Marc qui parvint à convaincre presque tout le monde. Finir leur vie à Tonnerre tous ensemble les amusait beaucoup. Il n'en fut rien.

Le hasard en a décidé autrement : l’aventurier du Chiapas, le héros de la rue des cascades, a malencontreusement glissé au cours d’une soirée arrosée dans un squat historique en Grèce. En juin dernier. Le jeune homme est tombé le nez dans le ruisseau, il n’avait que 70 piges - c’est dire s’il avait encore le temps de penser à sa retraite. Marc, l’anationaliste sera donc enterré en Crète, là-bas ou ailleurs… Les philosophes ont décidément un goût immodéré et quelque peu présomptueux pour la terre hellénique.

Notre narrateur apprit la nouvelle tandis qu’il roulait sur l’interstate 15. Il convoyait, pour une amie des chevaux entre l’Alberta et le Montana en cette fin de saison de rodéo. Sous le choc, il s’arrêta dans un bar à Lethbridge. Ce jour-là, alors qu’il pensait que depuis la fin du confinement ses interactions sociales étaient toujours aussi inexistantes. Il s’installa au comptoir en se remémorant cette époque parisienne qui lui semblait un autre monde, presque une autre planète… Il demanda qu’on lui serve quelque chose de fort. Son accent français fit sourire les clients.

La serveuse se mit à raconter qu’elle était allée en Europe pour son voyage de noces. Le narrateur, poli lui demanda ce qu’elle en avait pensé et elle répondit juste : « Il faisait beau la journée et pleuvait tous les soirs, mais en fait, cela ne nous a pas gênés, car de toute façon on devait rentrer à cause du couvre-feu. » Puis, avec un délicieux sourire, elle lui servit un café !

 

 

 

 

N. B. Toute ressemblance dans ce récit avec des personnages réels  ou qui existeront un jour est pur hasard. Comme d'habitude.  LeMonde disparitions/article/2021/06/14/marc-tomsin-

Ancre 1
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