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Des silhouettes
dans l'atelier

À propos de l'auteur.

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le blog note de Laurent Nicolas  site le voleur de silhouettes

Quelques toiles de Laurent Nicolas soulignées d'un court récit. 
Ces paragraphes constituent le journal de bord d'un voleur de silhouette. 

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nuits off laurent nicolas
le voleur de silhouettes laurent nicolas

Retrouvez ici les ouvrages de Laurent Nicolas publiés sous forme de Nouvelles et de courts récits. 
Lisez de larges extraits en téléchargement gratuit.  

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Des silhouettes dans l'art

Créateurs et artistes ont abordés les silhouettes dans leurs oeuvres : visite sous influences de cet univers.

BLOG


J'ai aimé cette promenade dans le temps et dans la lumières, l'impression d'être hors sol, de retrouver une émotion contenue, que l'on ose formuler entres les terres et les bronzes d'Alexandre.

 

Sur 3 étages et avec 75 sculptures, une très belle exposition retrace prés de 30 ans de ce personnage qui hante notre époque. Combien d'histoires peut-il raconter ? Le marcheur d'Alexandre Mijatovic partage ses rêveries, ses doutes et ses peurs entourés d'un univers de voyage et de couleurs, contraste parfois fauve, sur les toits de Paris de la peintre Nicole Elkon. Nous avons besoin de ce calme, de cette simplicité qui se raconte mieux qu'un grand voyage. Aux bords de la Marne, en des terres amicales et hospitalières cette retrospective de l'oeuvre de cet artiste accompli est surtout un instant de bien-être délicat. Rendez vous : exposition de la terre à la lumière : Maison des arts et de la culture - Villa Médicis Villa Médicis - 5 rue Saint-Hilaire 94210 La Varenne Saint-Hilaire jusqu'au 4 février 2024. Ou après : à l'atelier de l'artiste : https://www.mijatovic.fr/

  • Laurent Nicolas
  • 2 févr. 2024
  • 2 min de lecture

silhouette de la chienne - le voleur de  silhouette

silhouette de la chienne - le voleur de  silhouette

silhouette de la chienne - le voleur de  silhouette

Nous avons marché, la chienne et moi comme nous l’avons fait, me semble-t-il, depuis toujours, remontant une draille* cévenole à la conquête d’un vol de bartavelles. La chienne, avide, rêve de tenir dans sa gueule la rançon ensanglantée d’une promenade matinale en chasse prolifique. Mais nous ne chassons que les silhouettes d'oiseaux, avec les yeux pour fusils. Et déjà, la chaleur du matin dissipant la brume, porte en elle les parfums de lavandes, de thyms et de chènes verts... Nous devons rebrousser chemin avant la canicule. De nos rêves de conquérants, huguenots braconniers, camisards* en fuite, il ne reste plus que le souvenir de l’épervier de Maheu* survolant notre errance. Nous nous sommes égarés et par le sentier des vignes, avons dévalé les falaises et rejoint la route jusqu’a l’Ourne*, douce rivière dont on entend le chant, dont on sent la fraîcheur sans en voir l’onde tant elle est dissimulée derrière son taillis de verdure. La chienne va pourtant boire dans un gué, fraiche et légère comme un trait de lumière.

Je rentre enfin à la Cigalière, la demeure familiale. La chienne traîne la patte, mon dos me fait souffrir, heureux et bredouille… dans quelques jours je rentrerai à la capitale : les vacance sont finies. 


J’aimais adolescent courir la montagne, visiter les jases* abandonnées et m’inventer un monde ou je serais ermite comme dans les livres de Pagnol. "Avec un H". Je lisais et relisais Julien Gracq, persuadé de trouver en lui une sorte de David Thoreau de la littérature. Je n’avais que 17 ou 18 ans et ce sont parmis les plus beaux souvenir de mon enfance que je garde secret, précieusement enfermés, qu'il ne faudrait jamais raconter si ce n'est avec des gestes simples, avec discrétion... Jamais à l’époque je n’aurais pensé qu'un jour j'achèterai une forêt, m’y promènerai pour tracer mes chemins. Jamais je n’aurai songé une seconde, allez avec ma chienne, ramasser les branches mortes pour le feu du soir fait du bois de ma futaie.

Me voilà ainsi aujourd’hui, vieillissant et heureux avec la même histoire dans cette autre frondaison, nous y croisons des faisans et l’autre jour un trio de chevreuils que la chienne veut à tout pris courser malgré mes réprimandes… Nous avons marché, elle et moi comme nous l’avons fait, me semble-t-il, depuis toujours… * Les bartavelles sont des sortes de perdrix rouges.

Les drailles sont les premiers chemins en Cévennes permettant la conquête du Massif central mais aussi le déplacement des troupeaux. Les jasses sont des abris, ou petites bergeries. La guerre des Cévennes ou guerre des Camisards est un soulèvement de paysans protestants dans les Cévennes et Bas-Languedoc sous le règne de Louis XIV. L'apervier de Maheu est un roman de Jean Carière qui eu le prix goncourt et raconte : un homme ,un épervier, une famille qui vit dans la pauvreté (était ce la sienne ?) dans une région rude des Cévennes loin de toutes les commodités

  • Laurent Nicolas
  • 31 janv. 2024
  • 2 min de lecture



J’aimais entendre les bruits de la rue à l’aube lorsque les premiers clients arrivaient. La cafetière balançait des vapeurs sucrées qui se mêlaient aux parfums âcres de l’huile et de la graisse. Le poste de radio grésillait les informations du monde dans le tumulte des craquements d’acier, d’outils tombant au sol mêlés aux vrombissements des moteurs. J’aimais particulièrement celui des Panhard. Leur rugissement ressemblait tellement à celui d’un animal sauvage. C’est au son de la radio que défilèrent les républiques et mai 68. Les pénuries d’essence n’entamaient pourtant pas la bonne humeur et les mécanos perfectionnaient l’ouvrage, réglant, tels des orfèvres les carburations des DS et des Simca Arondes. Puis quelques années plus tard vinrent de jolies berlines de touristes de passage que l’on soignait avec le respect qu’imposait leurs origines étrangères. Il y eut aussi quelques histoires d’amour que je préfère taire. Elles donnèrent l’occasion très vite aux piailleries d’enfants se chamaillant le jeudi entre les caisses à outils. Mais plus que tout, ce sont les cris de la tôle froissée redressées avec précision et l’odeur du vernis de la peinture qui me manquent terriblement… Ce dont je me souviens est évidemment le claquement sourd de la porte que l’on a fermé, un jour d’octobre alors que la dernière voiture du dernier client eut été livrée. Depuis, du fond de ma déréliction, je ne crains pas la solitude, ce calme nouveau est propice à la réflexion. Je ne suis après tout qu’un vieux garage de province oublié de tous. Et tout le monde sait bien que les bâtiments n’ont gère le droit aux états d’âme, même si un plan d’occupation des sols envisage de vous raser au profit d’un supermarché.

Ancre 1
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