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Des silhouettes
dans l'atelier

À propos de l'auteur.

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le blog note de Laurent Nicolas  site le voleur de silhouettes

Quelques toiles de Laurent Nicolas soulignées d'un court récit. 
Ces paragraphes constituent le journal de bord d'un voleur de silhouette. 

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nuits off laurent nicolas
le voleur de silhouettes laurent nicolas

Retrouvez ici les ouvrages de Laurent Nicolas publiés sous forme de Nouvelles et de courts récits. 
Lisez de larges extraits en téléchargement gratuit.  

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Des silhouettes dans l'art

Créateurs et artistes ont abordés les silhouettes dans leurs oeuvres : visite sous influences de cet univers.

BLOG
  • Laurent Nicolas
  • 2 févr. 2024
  • 3 min de lecture

J’ai agité le pouce sans succès pendant des heures, et tout en regardant défiler les voitures je me suis souvenu de cette vieille histoire de Diogène demandant l’aumône à une statue en marbre. Quand un badaud intrigué l’avait questionné sur son étrange comportement, Diogène avait expliqué qu’il « s’entraînait », « À quoi ? » avait demandé l’étranger. Et Diogène avait répondu : « À être ignoré. » Peter Kaldheim

Etude personelle : acrylique sur toile 80X80 cm 2013 Laurent Nicolas - atelier moreau

Etude personelle : acrylique sur toile 80X80 cm 2013 Laurent Nicolas - atelier moreau "J’avais dû m’endormir. Je ne savais même pas où j’étais allé. Je m’étais perdu dans mes pensées. Avais-je marché au soleil? Un cavalier s’est approché. Son cheval semblait fourbu. C’était sans doute le fantôme de Rising Star, le pur-sang du film de Sydney Pollack. L’animal était superbe, mais il boitait un peu. Et Robert Redford s'est penché en me regardant dormir.

– Tu crois que tu es un cow-boy ? a-t-il murmuré. – Vous m’entendez ? Vous allez bien ? Il y avait une fille dans mon rêve mais elle ne ressemblait pas à une actrice. Elle portait un blouson en jean et me secouait. – Êtes-vous Hallie Martin ? – De qui parlez-vous ? Non, je m’appelle Alice, vous avez l’air mal en point. Que faites-vous là ? Cette fille ne ressemblait ni à un personnage du film ni à celui d’un rêve. C’était donc la preuve que j’étais éveillé. Aurais-je marché en dormant ? J’étais sur le perron d’une maison à l’herbe fraîchement coupée. Un de ces nouveaux quartiers de lotissements pour la middle-class aisée de La Nouvelle-Orléans." Extrait : Les Cavaliers electriques. 



Il existe un concept qui exprime une «faiblesse de la volonté», C'est le carburant le plus représenté dans la littérature de la Beat génération et thème récurant de la culture rock. Compagne de certains auteurs, elle fut aussi l’instigatrice de nombreux personnages de romans célèbres pour cause de drogue, d’alcool ou de désespoir :  "L’acrasie – cette faiblesse de caractère qui vous pousse à agir contre votre intérêt. Si le grec n’est pas votre truc, appelons ça Idiot Wind, le vent idiot, comme Bob Dylan […]. Pendant plus de dix ans son souffle a déchiqueté ma vie", résume Peter Kaldheim au début de ses Mémoires. Selon certains philosophes (par exemple, Spinoza), si nos actes suivent spontanément "ce que nous avons jugé bon de faire" alors la volonté, comprise comme faculté distincte de la raison, n'a pas lieu d'exister. C’est ici que surgit le paradoxe de l'acrasie et sous son emprise son adepte devient un pilier de comptoir, irascible, pathétique, il nourrit sa vie durant, jusqu’à plus soif, une intarissable révolte adolescente. Il y a des Hommes et la légende noire et il y a aussi des œuvres, exigeantes et d’une sombre beauté. L’acrasie semble parfois être la terrible compagne instigatrice de création géniale… Et si on voulait, par exemple faire la bibliothèque idéale de L’acrasie, elle s’insinue dans les personnages d’Ernest Hemingway, Malcolm Lowry, Knut Hamsun et Saul Bellow, sous la plume de Kerouac (Sur la route), George Orwell (dans la dèche à Paris et à Londres), Fred Exley (Le Dernier Stade de la soif) ou Ken Kesey (Vol au-dessus d’un nid de coucou) entre autres. La vie de Ludwig Hohl en est l'illustration. Charles Bukowski disait «L’alcool m’a mis dans des situations que je n’aurais jamais connues sans lui: des lits, des prisons, des bagarres et des longues nuits insensées. Durant toutes mes années de clochard et de banal ouvrier, l’alcool a été la seule chose me permettant de me sentir mieux. Ça m’a sorti du piège rance et boueux. Les Grecs n’appelaient ils pas le vin «le sang des dieux» ?

Ce concept qui opposa Socrate et Aristote, bien que fascinant en littérature, n’est pas, que le vent mauvais des poètes et guide encore aujourd’hui bien des déraisons terribles. L’acrasie s’empare du jugement du fou et du fanatique et conduit hélas parfois aussi aux pires extrémités.  « Mais je ne veux pas fréquenter des fous, » fit observer Alice.

- Vous ne pouvez pas vous en défendre, tout le monde est fou ici. Je suis fou, vous êtes folle.

- Comment savez-vous que je suis folle ? dit Alice

- Vous devez l’être, dit le Chat, « sans cela, vous ne seriez pas venue ici » **


 

 

Lire : 

Ludwig Hohl est un écrivain suisse alémanique rare nimbé d’une aura de légende qui a voué son existence à la littérature, laisse une bibliographie assez maigre, avec deux pics: Ascension, un bref roman écrit et réécrit pendant une quarantaine d’années avant sa parution, en 1975, et Notes ou De la réconciliation non-prématurée, un gros livre inclassable tenant du journal, de la philosophie et de la poésie. (source : Le temps

** Lewis Carol Cet extrait d'Alice m'incite à recommander également La Nuit du Jabberwock de Frederick Brown, lisez le : vous comprendrez pourquoi !  




Sur la première couverture (de la première édition) des cavaliers Electriques apparaissait ce message, il n'aura pas échappé à l'éditrice comme aux lecteurs que dans ce récit, l’acrasie est la cause de toute l'histoire. La Nouvelle Orléans où se déroule la nouvelle est en effet une terre propice pour les rencontres de silhouettes dont l'activité principale est d'agir à l'encontre de leur meilleur jugement.


Note à propos des Cavaliers electriques.


  • le voleur de silhouettes
  • 5 janv. 2024
  • 2 min de lecture

Arthur Schopenhauer disait : "Ni haïr, ni aimer, fait la première moitié de toute intelligence du monde ; ne rien dire et ne rien croire la deuxième."




Etude personnelle Acrylique sur toile 80X80

Un narrateur tomberait sur le côté en roulé-boulé jusqu’à la terrasse et aurait envie de tes bourrasques d’idées, avides de reprendre le chemin des ponctuations ; attention : point-virgule ! Je ne suis d’accord qu’avec la moitié de ton idée : tu as juste appuyé sur mon nom et composé mon numéro par erreur en marchant ! ou tu avais juste envie de blesser quelqu'un aujour d'hui car à ton tour, tu as été rabaissé dans ton travail ou dans ta vie ?

Le ciel par chance semble vouloir s’éclairer de vitamine B, je pousse mon visage vers le soleil, mon astre adoré, Il me fait un clin d'oeuil… Toi au moins, tu viens sans geindre que tu as autre chose à faire. Je laisse le silence préparer sa sentence, puis mes deux morceaux cassés ! Respirer.








Arthur Schopenhauer est né le 22 février 1788 à Danzig (alors en Prusse ; aujourd’hui Gdańsk, en Pologne). Il est le philosophe du pessimisme avec : Le monde comme volonté et comme représentation (Die Welt als Wille und Vorstellung) Il y fait (paraphrasant Platon) le constat du caractère tragique de l’existence humaine. « La vie oscille, comme un pendule de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui », écrit-il.`L’illusion du libre arbitre, chez Schopenhauer, est d’une criante actualité : elle nous rendrait égocentriques. Nous lisons le monde non plus comme un élément global fait de changements perpétuels, mais en pensant que tout tourne autour de nous, de nos désirs, de nos besoins.  Cette focalisation sur soi-même engendre souvent de la souffrance, de l’insatisfaction ou une quête de quelque chose de plus…  qui n’existe sans doute pas… Et nous rendrait con ?! 

Selon le philosophe nous nous retrouvons alors prisonnier de nos propres désirs. Il nous propose en réponse sa définition d’une intelligence : lorsque l’on se tourne vers les autres, que l’on ressent de l’empathie et en agissant pour soulager leur souffrance, on se libère un peu de notre propre égocentrisme.



 

  • Laurent Nicolas
  • 4 janv. 2024
  • 2 min de lecture

"Si je ne me crée pas un monde pour moi-même, je mourrai étouffée par celui que d'autres définissent pour moi." Anaïs Nin






"Je suis descendue de la voiture en laisant le moteur tourner. Juste pour regarder ce présent autrement qu’à travers l’écran d’un parre- brise. Etre ici par le vent du hasard et ne jamais retourner d’ou l’on vient. Le vent du Montana et l'odeur des chevaux, la pluie sur les trottoires de Galveston, la neige de l'Ontario quand elle craque au parfum du feu de bois. "


Sentir qu’un jour ce genre de moment n’aura plus aucun sens. Se demander seulement qui de nous ou de notre mémoire dans quelques mois, dans quelques années, sera trahi par l’image qu'elle s’est construite de cet instant. 

On se dit qu’un personage de roman allumerait une cigarette devant cet étonnant paysage interieur mais on se rappelle que l'on ne fume plus.


Je suis descendue de la voiture en laisant le moteur tourner. Juste pour regarder ce présent autrement





La philosophie nous pose la question de mettre les choses en perspective dés lors que l’on a pris conscience que le monde ne nous paraît plus uniquement centré sur nous et sur le moment présent. "Le perspectivisme désigne les doctrines philosophiques qui défendent l'idée que la réalité se compose de la somme des perspectives que nous avons sur elle. Autrement dit, ce sont les différents points de vue que nous avons sur elle qui la constituent. (source wikipédia)


Mettre les choses en perspective nous protégerai de certaines idées toutes faîtes et des raisonements à courte vue.. (voir Lebniz ou Nietzche). Si pour le plasticien mettre en perspective revient à choisir des points de fuite, l’expression est à nuancer, il faut prendre du recul ! Et en cela point de fuite. 



Ancre 1
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