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Des silhouettes
dans l'atelier

À propos de l'auteur.

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le blog note de Laurent Nicolas  site le voleur de silhouettes

Quelques toiles de Laurent Nicolas soulignées d'un court récit. 
Ces paragraphes constituent le journal de bord d'un voleur de silhouette. 

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nuits off laurent nicolas
le voleur de silhouettes laurent nicolas

Retrouvez ici les ouvrages de Laurent Nicolas publiés sous forme de Nouvelles et de courts récits. 
Lisez de larges extraits en téléchargement gratuit.  

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Des silhouettes dans l'art

Créateurs et artistes ont abordés les silhouettes dans leurs oeuvres : visite sous influences de cet univers.

BLOG

L'avenir n'est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire.

Henri Bergson





Dans une conférence donnée à Madrid le 6  mai 1916, Bergson* aborde un thème qui me trouble “Notre personnalité, […] c’est une continuité de mouvement, une con­tinuité de changement”, observe-t-il. Des cassures  menant à ce qu’on a longtemps appelé des dédoublements de personnalités. Henri Bergson, né à paris le 18 octobre 1859, penseur de la vie et de la création, sa philosophie exprime les temps incertains que nous vivons, les désirs de changements qui nous habitent. Pour Bergson le temps est ce qui dure et non ce qui sépare les états successifs, il compare les temps qui relie les choses entre elles à une mélodie que compose un musicien en articulant les notes entre elles. De la même manière, il analyse nos actions losqu’elles cessent de devenir spontanées :  les éléments  s’accumulent pour former le choix, et donc notre temps à venir. D’une criante actualité Bergson pose l’idée d’une conscience qui émane de notre personnalité entière, qui peut être changeante et qui constitue notre liberté et le futur.

  • Laurent Nicolas
  • 16 févr. 2024
  • 2 min de lecture

" Il me faut trouver, entre autres choses, un nouveau nom pour l'univers, je suis las des mots anciens, ils ont signifié trop de choses pour d'autres époques et d'autres hommes." Allen Ginsberg


Lydie, chloé, Julie dans la court de l'atelier Moreau. acrylique sur toile 1,50 x 2 m


Quelque part là-bas, derrière la ligne de l‘océan, il y a d'autres continents, mais aussi des souvenirs qui se fondent déjà lentement en un immense oubli ; des objets retrouvés par hasard, des photos en noir et blanc, d’autres vies, des mémoires, des familles, les récits des anciens et des pays lointains où ils naquirent, exodes, fuites, pays et région inconnues, là où nous n’irons jamais.

Souvenirs des migrations, de provinces en capitales et de la campagne à la ville, d’une famine climatique, de guerre lasse oubliées depuis longtemps. La lente chimère du temps commence à saisir leurs silhouettes sur des quais de départ, elles s'estompent. La neige tombe sur la plage. Nous ne sommes plus que la trace de leur passage.


Ce matin-là, sur ma terrasse, je regardais ces empreintes de pattes de moineaux dans un semblant de givre hivernal. Quelques flocons les oublieraient bien vite, les indices pourtant du souvenir d’un sillage me laissait songeur.



Ce matin-là, sur ma terrasse, je regardais ces empruntes de pattes de moineaux dans un semblant de premières neiges hivernales.




La notion de trace, apparu au 13e siècle posa bien des problèmes aux philosophes, mais tous s’accordent à lui donner une fragilité qui nous laisse à penser que la trace pose la question du hasard de l'existence. L'histoire des trois frères qui parviennent à décrire l’aspect d’un animal qu’ils n’ont pas vu, à partir des indices recueillis sur son passage : un chameau blanc, aveugle, qui porte deux outres sur le dos, d’huile et de vin ; tel que le rappel Carlo Ginzburg dans ce conte oriental il y a aussi la trace non écrite, appelée par Marc Bloch « vestiges du passé ».



  • Laurent Nicolas
  • 8 févr. 2024
  • 2 min de lecture

" j'avais tiré cette conclusion que les hommes qui trempaient le plus dans la vie, qui la moulaient, qui étaient la vie même, mangeaient peu, dormaient peu, ne possédaient que peu de biens, s'ils en avaient. Ils n'entretenaient pas d’illusions en matière de devoir, de procréation, aux fins limitées de perpétuer la famille ou de défendre l'état. Ce qui les intéressait, c'était la vérité, rien que la vérité. Ils n'accordaient de valeur qu'à une forme d'activité: créer." Henry Miller

portrait/ Laurent Nicolas : acrylique sur toile - le voleur de silhouettes
Nul n’a jamais pensé à quoi ressemblerait sa vie s’il avait été au mauvais endroit, au mauvais moment, souvent pour de mauvaises raisons. Non sous un orage ou un pot de fleurs tombant du 6e étage, mais plutôt sous ce genre de déluge d’évènements qui tournent mal et foutent votre vie en l’air.  Chacun de nous se comporte comme si le déroulé du destin était sans importance. Un peu comme un envol d’oiseaux au passage d’un camion. Pareil au vaisseau dans la bourrasque, qui d'instinct se présente tout debout à la lame.
Lui, se dit que s’il commençait à se demander ce que pourrait être sa vie autrement, il se sentirait enfermé en lui-même, pris au piège comme dans d’un vieux dessin animé tournant en boucle et en accéléré ou le chat court sans fin et sans espoir après la souris.
Pourtant, parfois, en montant à bord du bateau reliant un continent à une île, il se sentait en cavale, persuadé de déroger à des destinées toutes tracées. De Reggio de Calabria à Messine, de Bolivar Side à Galveston. Dans le parfum des tamarins et de la pluie tropicale à l’aéroport de Gillot ; lorsque personne n’attend et qu’il allait sans but précis, trouver une voiture  de loc à un bon prix, traverser d’un pas calme la foule du hall d’arrivées. Éperdu d’incertitude sur ce qui allait se passer après le prochain pas.
Il avait alors l’impression d’un destin détraqué, fait de hasard, d'imprévu et de méprises offert à une longue histoire,  qu’il incorporerait telle une lumière dans la tonalité lugubre de son passé.

silhouette de femme aux lilas / dessin numérique préparatoire / Laurent Nicolas

Dessin préparatoire de la toile.



Si le destin est souvent pensé comme la « Force de ce qui arrive, et semble nous être imposé sans qu'aucune de nos actions n'y puisse rien changer. Épicure soutient qu’il existe une « liberté d’action » de l’homme, et même des choses, pouvant dévier ... L'épicurisme se singularise par rapport à tous les autres systèmes de l'Antiquité en niant l'existence du fatum : cette philosophie rejette l'éternelle prédétermination de la temporalité au nom du hasard et de la liberté.

L’existentialisme de Sartre propose cette formule : « Je suis libre de devenir ce que je veux ; je vais choisir, tout au long de ma vie, ce que je serai ; et je peux à chaque instant devenir autre chose que ce que je suis à ce moment là. L’homme “n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait”. De là le premier principe de l’existentialisme : “L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait*” » …



  • L’existentialisme est un humanisme, Gallimard

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